Jean Pierre Klein - L'Art Thérapie
Résumé - L’art thérapie pourrait se définit comme un ‘accompagnement thérapeutique de personnes, généralement en difficulté, à travers la production d’œuvres artistiques’. Ici ‘la personne crée des productions complexes comme bornes plus ou moins énigmatiques de son cheminement personnel, façons de figurer ses conflits, ses peurs et ses aspirations. Cela occasionne des prises de conscience’ car ‘la création figure les problématiques profondes à partir du moment où elle est produite dans un projet de transformation positive de soi’. De plus, ‘l’art thérapie réintroduit de la spatialité, alors que la personne collait avec sa souffrance et sa pathologie jusqu’à s’y résumer. Le détour par le support artistique révèle ce que les procédés habituels de la psychothérapie sont parfois impuissants à mettre en évidence, confrontés à l’irréductible de l’inanalysable.’ En fait ‘il s’agit de créer des mises en formes imaginaires de soi-même, des déclinaisons de son identité à travers des formes artistiques dans un parcours de créations qui provoque peu à peu la transformation du sujet créateur.’ ‘La thérapie ajoute à l’art le projet de transformation de soi-même, mais l’art ajoute à la thérapie l’ambition de figurer une version des grands questionnements de l’humanité.’
‘Pour faire psychothérapie, il faut passer par le registre du symbolique, mais le verbal n’est qu’un symbole parmi d’autres, symbole derrière lequel il est si facile de se masquer pour peu que l’on en ait acquis le maniement aisé.’ ‘La création (acte et résultat) en thérapie permet la transformation profonde du sujet créateur ; les énigmes individuelles rejoignant les mythes collectifs, la succession de productions dans cette thérapie productrice de formes permet au sujet de s’édifier sa propre mythologie intime, sa propre cosmogonie lui permettant peu à peu de naître à lui-même comme héros mythique de sa propre destinée.’
L’art thérapie propose une fin des pourquoi. ‘L’art thérapie n’est pas un arrêt sur image, un plan fixe, un tableau dont on commenterait savamment les significations cachées’ Ici ‘la signification importe moins que le ‘sens’ (qui signifie aussi ‘direction’) de la création qui est métaphorique de la thérapie elle-même’. Elle propose à la place ‘une méthodologie pour l’itinéraire de l’être, au présent, dans le territoire du symbolique vers un à-venir imprévisible qu’elle va se contenter d’infléchir vers un être davantage’. ‘Tout se passe comme si l’homme envoyait son double imaginaire pour mener sa quête à sa place, sorte de projection onirique dont le rêveur profite’, ‘L’art thérapie passe ainsi de l’inconnu à soi que l’on est à l’inconnue de soi que l’on crée.’
Les règles du jeu pourraient être définies comme suit : un recentrement sur soi, première condition d’une ouverture aux autres qui n’est possible que si le travail s’effectue avant tout entre soi et soi, dans l’intimité sans avoir pour dessein premier d’être montré, ce qui entraîne les tentations du joli pour séduire le regard d’autrui.’ Autrement dit, le bon plutôt que le beau, l’éphémère plutôt que le permanent. De son côté, le thérapeute agira avec prudence et discrétion, il refusera les facilités car ‘se contenter de peu est dévalorisant pour tous’, il ne sera ni complaisant ni intrusif. Il tentera de garder une ‘bonne distance’ et appliquera la ‘stratégie du détour’ : éviter d’œuvrer dans un registre tabou, ne pas s’attaquer directement les symptômes, respecter les défenses du patient mais contourner ses résistances. La cure doit inclure une définition claire de la problématique posée, écarter les tautologies où le résultat serait implicite dans la formulation des hypothèses car en toutes circonstance ‘la thérapie ne consiste pas en une réponse du soignant aux problématiques de la personnes en soin mais en sa proposition des conditions pour qu’une réponse puisse émerger’, et définir un protocole précis (le cadre : espace, temps, périodicité, acteurs en présence ; le support proposé ; les règles et les limites du jeu, ‘cette création du cadre par le soignant délimitant un espace symbolique et permet déjà un premier ordonnancement du chaos’.
Les media utilisés en art thérapie sont extrêmement variés : écriture, peinture, sculpture et modelage, photographie, théâtre, contes et marionnettes, masques, danse, musique, chant…
Outre les malades mentaux en institution avec quoi on la confond souvent, l’art thérapie vient en aide à des publics très variés : adolescents, marginaux, handicapés, personnes en situation de deuil ou ayant subit un traumatismes graves et enfin personnes âgées.
Tentatives de définitions – Art thérapie : Accompagnement thérapeutique de personnes mises en position de création de telle sorte que leur parcours d’œuvre en œuvre fasse processus de transformation d’elles-mêmes. Accompagnement thérapeutique de personnes, généralement en difficulté, à travers la production d’œuvres artistiques. Art thérapeute : artiste, ou professionnel de la relation d’aide, pratiquant l’art thérapie. Médiation artistique : Intervention d’un artiste auprès de personnes en difficulté pour qu’elles contactent leur potentiel créateur et redeviennent par là davantage sujets d’elles mêmes. La différence avec l’art thérapie est à la perception, à la prise en compte et à la résolution des problèmes transférentiels renvoyant aux projections intersubjectives dans l’œuvre.
L’art thérapie – « En psychothérapie classique, le praticien propose un cadre (règles de la cure qui supposent entre autres la délimitation d’un lieu et d’un temps hors réalité de la personne) à l’intérieur duquel la personne continue de s’exprimer en /je/ici/maintenant/, évoquant un /je/là-bas/naguère/ (la petite enfance par exemple). Pour cela, elle examine ses symptômes, mais aussi ses autres productions complexes spontanées (lapsus, actes manqués, rêves) comme voie de connaissance de son inconscient grâce à l’analyse qui procède à une ‘décomplexification’ à la recherche de significations. Le tout se déroule dans la relation transférentielle actuelle dont l’évolution ponctuée de prises de conscience constitue le processus thérapeutique. » Par contre, en art thérapie, « à l’intérieur de ce cadre thérapeutique, la personne crée des productions complexes comme bornes plus ou moins énigmatiques de son cheminement personnel, façons de figurer ses conflits, ses peurs et ses aspirations. Cela occasionne éventuellement des prises de conscience surgissant dans le déroulement du processus qui d’abord n’a l’air que de vouloir obtenir des formes de plus en plus fortes et satisfaisantes. » « La configuration transférentielle est bien particulière car les deux personnes communiquent à travers un objet qui la figure et la concrétise. Le travail à distance permet de cerner une authenticité qui n’est parfois atteignable que grâce au travestissement. ‘Donnez lui un masque, il vous dira la vérité’ – Oscar Wilde in La Décadence du Mensonge – et ce d’autant que le sujet est trop habitué à un langage pseudo-introspectif. Le symptôme n’est pas attaqué en direct (comme en rééducation), les défenses sont respectées, les résistances contournées dans cet espace qui se meut dans le symbolique ambigu, surprenant la personne en soin comme le soignant. […] La création figure les problématiques profondes à partir du moment où elle est produite dans un projet de transformation positive de soi […] et le travail sur soi profite du parcours symbolique qui anticipe l’évolution du sujet (les peurs sont conjurées dans le dessin avant de l’être réellement, ou bien l’instance tierce dans un récit d’opposition frontale entre deux protagonistes préfigure une introduction du père, etc.). » « En art thérapie, l’art prend la place du langage verbal en /je/ de la psychothérapie traditionnelle, mais son caractère indicible favorise l’émergence d’intuitions. »
« L’art thérapie réintroduit de la spatialité, alors que la personne collait avec sa souffrance et sa pathologie jusqu’à s’y résumer. Le détour par le support artistique révèle ce que les procédés habituels de la psychothérapie sont parfois impuissants à mettre en évidence, confrontés à l’irréductible de l’inanalysable. Les productions sont une figuration du mystère, car, selon nous, l’art thérapie ne se déroule pas dans la clarté (de l’interprétation forcée) qui n’est pas le meilleur chemin vers la lumière. » « Il s’agit de créer des ‘mises en formes imaginaires de soi-même’, des déclinaisons de son identité à travers des formes artistiques dans un parcours de créations qui provoque peu à peu la transformation du sujet créateur. […] Transformer les obstacles en épreuves, en étapes de la geste du héros qui s’appuie sur ses difficultés tant extérieures qu’intérieures pour continuer sa quête. […] La thérapie ajoute à l’art le projet de transformation de soi-même, mais l’art ajoute à la thérapie l’ambition de figurer une version des grands questionnements de l’humanité.» « L’art thérapie met une distance entre l’investigation en direct sur soi-même et l’inexprimable pour que justement pour que justement puisse se figurer ce qui ne peut se dire trop crûment. C’est une énonciation solennelle et ludique à la fois, on sait au fond qu’il s’agit de soi, et aussi que les risques sont moindres que si l’on se prenait comme objet direct de manipulation. L’atmosphère est à un portrait chinois implicite : et si j’étais un tableau, que serais-je, dans les matières, les volumes, les couleurs, le contenu ? L’énoncé qui en résulte, le tableau, contient l’énonciation même, à la fois il ‘est’ son auteur et il le ‘représente’, il peut donc partiellement s’en détacher comme pour vivre une vie propre. » « L’art est une blessure qui se termine en lumière – George Braque » « L’art thérapie permet de figurer, de colmater et de cacher à la fois cette blessure qui peut alors entrer en relation avec la blessure du thérapeute comme si une relation pouvait se faire d’inconscient à inconscient. » « Pour faire psychothérapie, il faut passer par le registre du symbolique, mais le verbal n’est qu’un symbole parmi d’autres, le plus envahissant dans notre société ‘discourante’, symbole derrière lequel il est si facile de se masquer pour peu que l’on en ait acquis le maniement aisé. » « La création (acte et résultat) en thérapie permet la transformation profonde du sujet créateur ; les énigmes individuelles rejoignant les mythes collectifs, la succession de productions dans cette thérapie productrice de formes permet au sujet de s’édifier sa propre mythologie intime, sa propre cosmogonie lui permettant peu à peu de naître à lui-même comme héros mythique de sa propre destinée. »
Les règles du jeu –« L’art thérapie suppose d’abord un recentrement sur soi, première condition d’une ouverture aux autres qui n’est possible que si le travail s’effectue avant tout entre soi et soi, dans l’intimité sans avoir pour dessein premier d’être montré, ce qui entraîne les tentations du joli pour séduire le regard d’autrui. »
« Le rôle du thérapeute est d’accompagner le parcours symbolique d’une production à une autre, de pousser une forme (mouvement graphique, gestualité spontanée, etc.) qui s’y trouve en potentialité, intervenant avec grande prudence dans le langage proposé. […] L’accompagnement doit être discret. […] On refusera les facilités, les dessins bâclés ou copiés, les histoires sans dénouement, l’enfermement dans un rythme non inventif, par exemple. Se contenter de peu est dévalorisant pour tous. L’art thérapeute ne doit être ni complaisant ni intrusif. Il n’intervient non pour dire ce qu’il faut faire de façon directive mais pour aider à mener au mieux le plus loin possible la forme produite. […]» « L’indication repose sur l’évaluation de la ‘bonne distance’, pour que la personne puisse se dire de façon travestie en s’échappant assez à soi-même sans pour autant se perdre de vue ! […] L’évaluation de la bonne distance s’est effectuée selon la ‘stratégie du détour’ qui 1) évite d’œuvrer dans un registre tabou, ici l’appel à témoignage ; 2) n’attaque pas directement les symptômes (difficultés scolaires et orthophoniques) ; 3) respecte les défenses, ici son affirmation qu’il n’est pour rien dans le passage à l’acte de ses parents ; 4) contourne les résistances, ici le piège de la provocation à un bras de fer face à ses conduites d’opposition, ce qui est attendu de lui et ne mènerait à rien ; 5) élit une proposition thérapeutique qui rappelle indirectement les trois dimensions précédentes : déplacement du corps isolé et de l’espace monoparental en espace collectif, de la réalité à l’imagination, du langage récupéré dangereusement par les adultes en langage gratuit du monde traditionnel de l’enfance. » « L’art thérapie est une recherche. Une recherche repose selon moi sur quatre critères : 1) la définition claire de la problématique posée […] ; 2) l’absence de tautologie. Le résultat de la recherche ne doit pas être implicite dans la formulation de ses hypothèses. […] La thérapie ne consiste pas en une réponse du soignant aux problématiques de la personnes en soin mais en sa proposition des conditions pour qu’une réponse puisse émerger. 3) la description précise des conditions de déroulement de la recherche. C’est la question du protocole : définition du cadre (espace, temps, périodicité, acteurs en présence), support proposé (quel langage), règles du jeu, statut de l’interprétation (dévoilement explicite, ou restant dans la fiction ou le support proposé), limites à mettre aux interventions dans la réalité, etc. Cette création du cadre par le soignant délimite un espace symbolique et permet déjà un premier ordonnancement du chaos. » Possible écueil : « les réponses immédiates du sujet sur ses troubles et leur origine sont souvent des rationalisations au service d’une résistance par l’intellect. »
La fin des pourquoi – « La thérapie s’est voulue science exacte, mais à la recherche des causes passées l’homme a perdu de vue que la vie était toujours une genèse, une marche noble. A force de démonstrations intellectuelles, il a perdu son corps pour l’isolation de son cerveau. […] L’art thérapie n’est pas une réponse de plus, elle ne correspond pas au pourquoi mais propose une méthodologie pour l’itinéraire de l’être, au présent, dans le territoire du symbolique vers un à-venir imprévisible qu’elle va se contenter d’infléchir vers un être davantage. Tout se passe comme si l’homme envoyait son double imaginaire pour mener sa quête à sa place, sorte de projection onirique dont le rêveur profite, intégrant ses messages sans trop les comprendre, avançant de loin à la suite de lui-même. Le dessein de l’art thérapie n’est pas d’expliquer le passé mais d’ouvrir à des anticipations imaginaires de soi à travers des figurations visuelles, auditives, kinesthésiques… dont la personne suit l’évolution, intéressée et détachée à la fois, distancée jusqu’à ce qu’elle élise inconsciemment l’œuvre émanée d’elle comme modèle identificatoire, comme éclaireur dont elle peut emprunter la trace. »
« L’art thérapie et la médiation artistique permettent un itinéraire métaphorique, la métaphore n’étant pas conçue comme une énigme à mettre à plat dans la rationalité, mais comme une étape de l’itinéraire. Poète et philosophe se retrouvent pour nous dire : ‘la métaphore n’est pas l’énigme mais la solution de l’énigme – Paul Ricœur’ ; ‘A un monde d’énigmes, il convient de répondre en énigmes – Henri Michaux’. L’art thérapie passe ainsi de l’inconnu à soi que l’on est à l’inconnue de soi que l’on crée. »
« L’art thérapie n’est pas un arrêt sur image, un plan fixe, un tableau dont on commenterait savamment les significations cachées du contenu morbide et des formes utilisées, mais un processus dont rendre compte dans la temporalité. » « Que dire à ces gens qui, croyant posséder une clef, n’ont de cesse qu’ils aient disposé votre œuvre en forme de serrure ? » (J Gracq, Lettrines) « Qui travaille dans l’expression s’intéresse au contenu qu’il renvoie à la personne. Qui travaille dans la création s’intéresse au devenir de la forme créée. Il s’agit alors pour la personne moins de découvrir la signification que l’accompagnant a déjà devinée que de poursuivre le travail dans une évolution imprévisible. A la limite, on peut dire que son mouvement, et elle-même, peut n’avoir pas de fin alors que la finalité de l’expression se trouve dans le passé à ramener au jour. […] L’art n’est alors qu’un prétexte à revenir à la situation psychothérapeutique classique qui se déroule dans le langage verbal.» « La signification importe moins que le ‘sens’ (qui signifie aussi ‘direction’) de la création qui est métaphorique de la thérapie elle-même.» « L’explication dans le dévoilement des significations des œuvres est exceptionnelle, permise seulement si l’on sent qu’elle est ‘presque’ là et qu’il suffit de la pousser un peu au jour. » « L’expression soulage mais la création, et la création suivie, transforme. »
Media utilisés en art thérapie –
Ecriture : éviter l’autobiographie « Le dévoilement est souvent plus profond quand on peut se cacher à travers ce qui est issu de soi mais ne se présente pas comme soi. […] Le travail de mise forme créatrice de soi-même ne se fait pas à la première personne mais dans l’artifice d’une description extérieure. Alors nos hantises, nos peurs, ce qu’on ne veut pas être, les êtres et les choses qui nous ont blessés rejoignent, mêlés dans la fiction, nos espoirs, nos idéaux, nos passions positives. »
Peinture : « La peinture, représentation du monde, est aussi représentation du créateur dans sa relation au monde. » « Les arts plastiques peuvent amener les personnes en mal d’être à se distancer de ce qui les habite en l’objectivant et en faisant advenir les formes qu’elles portent en elles et sur lesquelles elles travaillent. Le dessin, la peinture, le collage sont très utilisés en art thérapie. »
Sculpture : « Le modelage est très utilisé en psychiatrie. »
Photographie : « Travailler la photo elle-même, concrétisation de sa vision du monde et de soi, mise en espace, cadrage, prise de conscience de la multitude des choix possibles de traitement de la même scène, retraitement secondaire au laboratoire, recadrage, inventions narratives à partir des images… »
Théâtre
Conte
Marionnette : « Sa manipulation met en scène la transgression des interdits. » « Ce n’est pas le thérapeute qui réanime le grand malade, mais le malade lui-même qui insuffle de son élan vital dans la marionnette qui, sans lui, resterait un pantin inerte. Le malade accomplit alors une métaphorisation de l’essence même de la psychothérapie. » « La marionnette, ce n’est pas un acteur qui parle, c’est une parole qui agit – Paul Claudel »
Masque : « Le port de masque favorise une levée rapide des défenses et des inhibitions, il met le corps en sens. »
Danse
Musique, chant
Publics ciblés par l’art thérapie – « Voici quelques exemple d’art thérapie avec d’autres populations que les malades mentaux en institution avec quoi on la confond souvent. »
L’adolescent : « L’adolescent en quête de son identité veut devenir Sujet de lui-même et de sa vie mais il est encore dépendant de ses parents ; surtout il est l’Objet de son propre corps à la transformation duquel il assiste. » « Ne pas prendre son parti contre les adultes ni le contraire. Ne pas se déguiser en ado dans une fausse identité qui n’aidera pas l’adolescent à trouver la sienne. »
La personne marginale
La personne handicapée : « La création est une possibilité de positiver le handicap car elle ne se place pas sur le terrain du manque mais sur celui de l’être même, dans son expressivité globale non réduite à l’expression déficiente. La problématique de contrer, de surmonter, de refouler ou de méconnaître le handicap ne se pose plus alors de la même façon, elle se dépasse dans une problématique commune à tous, celle de la transcendance de nos limites. Y parvenir est une tâche aussi difficile pour l’être handicapé que pour les autres. »
Travail de deuil et traumatismes graves : « D’une part, trop parler de l’agression revient à la revivre ; d’autre part, l’oublier est impossible. Une réponse parmi d’autres est fournie par l’art thérapie créatrice pour propose d’exercer, comme un muscle, l’imagination, cette capacité naturelle de l’homme à conjurer ses peurs et à intégrer dans son inconscient tout ce qui le terrifie. » « Puisque le mal, le deuil, le trauma sont là, on se doit de relever le défi suprême de parvenir à étayer l’édification d’une personnalité riche sur fond en métabolisant les événements traumatiques dans une symbolisation libératoire et évolutive. »
La personne âgée : « La création des personnes âgées répond à une nécessité de reconstruction rétrospective de sa vie avant de la quitter. »
Avis personnel : Indispensable et simple, idéale introduction à l’art thérapie, ses media et ses publics, avec en prime une belle musicalité.